Qu'est-ce qu'on se marre à la fac
Un petit texte fait une vingtaine de minutes. Contexte : cours de lettres et communication. Le prof nous dit de choisir un sujet parmi une liste, de préparer quelque chose dessus puis de passer à l'oral. Aucun thème ne m'emballe vraiment, alors je lance un dé pour choisir (en écartant d'office les pires trucs). Résultat : le choix.
Ayant fait mon choix, le choix m'échoit. Méthode utilisée pour choisir : hasard prédéterminé, c'est-à-dire lancer un dé qui, selon son résultat, nous indique un choix, et le relancer tant que celui-ci ne nous convient pas. Une méthode très utilisée par ceux qui ne savent pas ce qu'ils veulent, mais qui savent qu'ils ne veulent rien.
Soit, mon choix est fait. Le choix est un choix de choix, et je n'ai que l'embarras du choix de ce dont je vais vous parler. Soit, je n'ai plus le choix, il faut me lancer.
D'ailleurs, beaucoup n'ont pas le choix — ou pas l'impression de l'avoir. Quand on n'en a pas les moyens, a-t-on seulement le choix de s'habiller en soie ? De même qu'il y a des choix impossibles, d'autres sont interdits. Quand la soie nous sied depuis si longtemps, où irions-nous choir si nous arrêtions notre choix sur d'autres vêtements ? Ah, ces personnes sans moyens, sans choix, ne connaissent pas leur bonheur. Pas besoin d'hésiter, la question du choix ne se pose même pas, ils n'ont pas le choix. Tandis que d'autres, qui préfèreraient un choix plus modeste, hésitent, longtemps : leur choix, au risque de tout perdre, et de ne plus avoir ensuite le choix, ou le choix que la société leur impose, afin d'avoir encore le choix, et d'encore se laisser dicter son choix par d'autres. Et il s'ensuit des cris, des larmes, des suicides, des enterrements et les petits fours qui vont avec.
C'est ça, le choix dans la société : faire hésiter les gens, afin que, désespérés, ils nous laissent choisir à leur place.
Si Sacha a ce choix que son chat soit soit pacha sans chichi soit Sissi qui passa, ce Sacha son choix ne saura, car il n'aura rien compris, et il finira par manger son chat, faute d'autre choix.
Alors, il faut arrêter de forcer les gens à faire leur choix : les encombrer de choix, c'est leur ôter le choix. Pour avoir le choix, il faut avoir le temps de réfléchir, de choisir, sans pression extérieure, ni sur son temps, ni sur son choix. Il faut, dans la société actuelle, laisser faire des choix, et pour cela, ne pas encombrer de choix idiots, ou d'un nouveau choix avant d'avoir pu arrêter son choix.
Ainsi, arrêtons de nous encombrer l'esprit entre nouilles ou riz, entrée ou dessert, poisson ou viande, fromage ou salade, et posons-nous les vraies questions : argent ou passion, mort ou vie, choix ou hasard ?
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Ayant fait mon choix, le choix m'échoit. Méthode utilisée pour choisir : hasard prédéterminé, c'est-à-dire lancer un dé qui, selon son résultat, nous indique un choix, et le relancer tant que celui-ci ne nous convient pas. Une méthode très utilisée par ceux qui ne savent pas ce qu'ils veulent, mais qui savent qu'ils ne veulent rien.
Soit, mon choix est fait. Le choix est un choix de choix, et je n'ai que l'embarras du choix de ce dont je vais vous parler. Soit, je n'ai plus le choix, il faut me lancer.
D'ailleurs, beaucoup n'ont pas le choix — ou pas l'impression de l'avoir. Quand on n'en a pas les moyens, a-t-on seulement le choix de s'habiller en soie ? De même qu'il y a des choix impossibles, d'autres sont interdits. Quand la soie nous sied depuis si longtemps, où irions-nous choir si nous arrêtions notre choix sur d'autres vêtements ? Ah, ces personnes sans moyens, sans choix, ne connaissent pas leur bonheur. Pas besoin d'hésiter, la question du choix ne se pose même pas, ils n'ont pas le choix. Tandis que d'autres, qui préfèreraient un choix plus modeste, hésitent, longtemps : leur choix, au risque de tout perdre, et de ne plus avoir ensuite le choix, ou le choix que la société leur impose, afin d'avoir encore le choix, et d'encore se laisser dicter son choix par d'autres. Et il s'ensuit des cris, des larmes, des suicides, des enterrements et les petits fours qui vont avec.
C'est ça, le choix dans la société : faire hésiter les gens, afin que, désespérés, ils nous laissent choisir à leur place.
Si Sacha a ce choix que son chat soit soit pacha sans chichi soit Sissi qui passa, ce Sacha son choix ne saura, car il n'aura rien compris, et il finira par manger son chat, faute d'autre choix.
Alors, il faut arrêter de forcer les gens à faire leur choix : les encombrer de choix, c'est leur ôter le choix. Pour avoir le choix, il faut avoir le temps de réfléchir, de choisir, sans pression extérieure, ni sur son temps, ni sur son choix. Il faut, dans la société actuelle, laisser faire des choix, et pour cela, ne pas encombrer de choix idiots, ou d'un nouveau choix avant d'avoir pu arrêter son choix.
Ainsi, arrêtons de nous encombrer l'esprit entre nouilles ou riz, entrée ou dessert, poisson ou viande, fromage ou salade, et posons-nous les vraies questions : argent ou passion, mort ou vie, choix ou hasard ?